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gestion des conflits en copropriété

Gestion des conflits : le rôle méconnu des syndics dans la médiation en copropriété

Les tensions en copropriété coûtent cher : jusqu’à 30 % de charges supplémentaires par an et 2500 € par copropriétaire pour un conflit qui s’éternise. Pourtant, le rôle clé des syndics dans leur résolution reste sous-estimé. En appliquant la méthode DESC et une médiation proactive, quasiment tous les différends peuvent être résolus sans procédure judiciaire. Dans cet article, nous abordons plus en détail le rôle clé du syndic dans la gestion des conflits en copropriété. 

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Gestion des conflits en copropriété : Comprendre la nature des conflits 

La copropriété implique nécessairement plusieurs acteurs, dont les intérêts ne sont pas toujours les mêmes. 

De cette situation, il en ressort fréquemment des conflits insurmontables qui ne sont souvent que le résultat des malentendus ou des attentes non alignées entre copropriétaires. 

Pour illustrer ce cas, voici un exemple classique. La copropriété doit effectuer des travaux de rénovation, un propriétaire souhaite qu’à l’occasion la toiture soit refaite, mais un autre estime que cela n’est pas prioritaire, à la place il faudrait réparer l’ascenseur. 

En raison des contraintes financières, il peut arriver que les attentes des deux parties ne soient pas conciliées.

Sans médiation appropriée, ce simple désaccord peut s’enliser pendant des mois, voire des années.  Or, les conséquences de ces retards ne sont pas anodines. 

En moyenne, un conflit non résolu peut alourdir les charges annuelles d’une copropriété de 20 à 30 %. Cette augmentation découle principalement des frais juridiques engagés, des pénalités liées à des travaux rapportés et des coûts additionnels pour organiser des assemblées générales extraordinaires.

Pourtant, une telle situation aurait pu être évitée dès le départ grâce à une intervention proactive du syndic

Plutôt que d’attendre que le  différend atteigne un point critique, le syndic compétent repère les tensions dès leur apparition, facilite le dialogue entre les parties et met en place des solutions adaptées pour y remédier rapidement.

La méthode DESC : un outil concret pour désamorcer les tensions

Les syndics ont à leur disposition plusieurs moyens pour mener à bien la médiation entre copropriétaires. La méthode DESC qui consiste à Décrire, Exprimer, Spécifier et Conclure, se révèle particulièrement efficace à cet effet. 

  • Gestion des conflits en copropriété : Décrire la situation

Reprenons l’exemple initialement évoqué. Dans une copropriété, deux propriétaires s’opposent sur la nature des travaux à effectuer. Le premier souhaite la réfection de la toiture et l’autre voudrait que l’ascenseur soit réparé. 

Pour concilier ces attentes, le syndic doit d’abord organiser une réunion afin de permettre à chaque partie d’exposer son point de vue en toute objectivité. 

  • Gestion des conflits en copropriété : Exprimer les ressentis 

Le syndic doit ensuite encourager chaque partie à partager ses émotions de manière constructive. Pourquoi la toiture avant la cage d’ascenseur et vice versa. 

  • Spécifier les solutions 

Sans prendre parti pour l’un ou pour l’autre, le syndic doit dire ce qu’il faut faire selon le budget disponible et les possibilités de la copropriété. Cette étape est essentielle, car elle transforme les reproches en solutions concrètes.

  • Conclure avec un accord

À la fin de la réunion, un accord écrit doit être signé par les deux partis, validé en assemblée générale, pour permettre de pacifier durablement la situation.

En utilisant la méthode DESC, les syndics transforment des conflits potentiellement explosifs en discussions constructives.

Les conséquences économiques d’une mauvaise gestion des conflits

Un conflit mal géré a un coût direct et indirect pour la copropriété. D’après une étude de l’Institut de la Gestion Immobilière (IGI), un différend qui dure plus de six mois coûte en moyenne 2500 € par copropriétaire, répartis entre frais d’avocats, pertes de temps et dégradations non réparées. 

Mais ce n’est pas tout. Ces conflits créent aussi un climat de méfiance qui nuit à la prise de décision collective.

Par exemple, dans une copropriété à Lyon, une querelle sur la répartition des charges a conduit à un blocage des travaux de mise aux normes énergétiques

Résultat : des subventions non perçues et une augmentation des factures de chauffage pour tous les résidents. En revanche, un syndic proactif aurait pu anticiper ce conflit en proposant un audit transparent des charges avant l’assemblée générale.

La médiation : une alternative aux procédures judiciaires coûteuses

Lorsqu’un conflit éclate, beaucoup réfléchissent immédiatement aux tribunaux. Or une procédure judiciaire peut durer plusieurs années et coûter des milliers d’euros. C’est pourquoi les syndics doivent se former à la médiation.

Prenons le cas d’une copropriété à Marseille où des nuisances sonores liées à un commerce au rez-de-chaussée ont déclenché une bataille juridique. Face à une telle situation, le syndic a proposé une rencontre entre les copropriétaires et le commerçant.

Grâce à une discussion encadrée, un compromis a été trouvé. Le commerçant a accepté de limiter ses horaires d’ouverture en échange de l’abandon des poursuites. Ce type de médiation réduit les coûts et renforce le sentiment d’appartenance à la copropriété.

Gestion des conflits en copropriété : Les chiffres qui parlent 

Des données concrètes démontrent l’efficacité des syndics investis dans la médiation. Selon une enquête menée par l’UNIS (Union des syndicats de l’immobilier), les copropriétés dont le syndic suit une formation en gestion des conflits enregistrent 40 % de litiges en moins que les autres.

Un exemple illustratif provient d’un grand groupe de syndics en région parisienne, qui a mis en place un service dédié à la médiation. En un an, ce dispositif a permis de résoudre 85 % des différends sans passer par des procédures judiciaires. Il en est résulté une économie de près de 500 000 € pour les copropriétaires concernés.

Ces résultats démontrent que le syndic n’est pas un simple intermédiaire administratif, mais un acteur stratégique pour la sérénité de la copropriété.

La communication proactive : une solution pour prévenir les conflits

Un autre rôle souvent méconnu des syndics est leur capacité à prévenir les conflits avant même qu’ils émergent.

En mettant en place des outils de communication transparents et réguliers, ce résultat peut être facilement atteint. Par exemple, l’envoi d’un compte rendu mensuel sur les travaux en cours, les décisions prises et les échéances financières.

Dans une copropriété à Bordeaux, le syndic a instauré une plateforme numérique sur laquelle chaque copropriétaire peut suivre en temps réel les dépenses, poser des questions et voter pour certaines décisions. Cette transparence a considérablement réduit les tensions, car les informations sont accessibles à tous. 

Former les syndics à la médiation : un investissement rentable

Pour jouer pleinement leur rôle de médiateurs, les syndics doivent se former. De nombreuses associations, comme le Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris (CMAP), proposent des formations dédiées à la gestion des conflits en copropriété. Ces formations mettent en avant les pratiques, comme la négociation collaborative et les techniques de désescalade.

D’un point de vue financier, ces encadrements représentent un investissement minime comparé aux économies qu’elles permettent de réaliser. 

 

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